Abidjan comptait 23 cinémas : aujourd’hui, où sont passées nos salles obscures ?

En 1974, Abidjan vibrait au rythme des projections cinématographiques. La capitale économique ivoirienne comptait alors 23 salles de cinéma, véritables temples de la culture et du divertissement. Rien qu’à Adjamé, considéré comme le cœur populaire et animé de la ville, on dénombrait 9 salles, où chaque projection attirait une foule passionnée.
À cette époque, aller au cinéma n’était pas seulement une sortie récréative. C’était un rituel social, une manière de se rassembler, de découvrir le monde à travers l’écran et de partager des émotions collectives. Des salles mythiques comme le Liberté, lux, le Roxy ou encore le Vog accueillaient chaque soir des centaines de spectateurs, entre rires, larmes et émerveillement.
Cet âge d’or illustre la place centrale qu’occupait le 7ᵉ art dans le quotidien des Abidjanais. Les salles de cinéma étaient à la fois des lieux de détente, de rencontres et d’éveil culturel. Elles participaient à la construction d’une mémoire collective, où chaque film projeté laissait une empreinte indélébile dans l’imaginaire du public.
Aujourd’hui, alors que la ville a vu disparaître une grande partie de ces salles, ce souvenir résonne comme un appel à la renaissance du cinéma populaire en Côte d’Ivoire. La nostalgie des années 70 rappelle à quel point le cinéma peut être un moteur de lien social et un reflet de l’identité culturelle d’un peuple.
Cinelifes continue de porter cette mémoire et d’encourager la redécouverte de ce patrimoine oublié, tout en soutenant les initiatives actuelles qui visent à redonner au cinéma ivoirien sa grandeur d’antan.